LA SAINT-FIACRE, UN TEMPS FORT POUR L’IDENTITE CULTURELLE DU QUARTIER DES JARDINIERS
DU MOUESSE ET DU VAL DE LA BARATTE (Nevers, Nièvre)

Les « Mangeux d’ail », terroirs et patrimoine de retour le 16 septembre 2012 pour la 7ème édition


La Saint-Fiacre
, fêtée par les jardiniers de la Baratte, a réuni, dimanche 2 septembre, autour de l’Abbé Bruno Petit, les paroissiens de Saint-Lazare et de Saint-Eloi, les adhérents et sympathisants de l’Association Saint-Fiacre Loire-Baratte.
Cet événement intergénérationnel représente un temps fort pour l’identité culturelle du quartier des jardiniers. Cette année encore tous les âges étaient représentés, des enfants aux jeunes gens et adultes. Le doyen de la fête, M. Louis Fassier, qui soufflera ses 100 bougies l’an prochain, n’a pas manqué l’occasion de participer aux réjouissances. Après les chants, prières au saint patron et partage des brioches dans l’église, Jean-Baptiste Murez, maître en histoire et membre du conseil d’administration de l’association, a emmené l’assistance à travers l’histoire de la levée de Saint-Eloi qui retient la Loire et protège le val maraîcher. Le repas traditionnel composé de plats gastronomiques accompagnés de spécialités légumières locales a clôturé cette belle journée.
La Saint-Fiacre annonce la 7ème fête des « Mangeux d’ail », du patrimoine et des terroirs qui se tiendra le 16 septembre sur le Clos Monard, jardin champêtre de l’association Saint-Fiacre Loire-Baratte, faubourg de la Baratte. Au programme, vente d’ail, d’oignons et d’échalottes, produits locaux, artisanat, exposition, barbecue.... Visite guidée et commentée du val de la Baratte à 15 h 30.

Prières au bon Saint-Fiacre
Pour que le val maraîcher de la Baratte contribue encore longtemps à l’autonomie alimentaire de Nevers et ses environs.
Pour que le travail de maraîchage suscite des vocations et apporte joie, paix et satisfaction à ceux et celles qui le pratiquent.
Pour que les semences restent libre d’accès aux paysans de tous les continents.
Pour que les céréales cessent d’être l’objet des spéculations financières.

La levée de Saint-Eloi par Jean-Baptiste Murez, Maître en histoire, diplômé de la Sorbonne, membre du CA de l’association Saint-Fiacre Loire-Baratte
La Loire n’a pas toujours été le long fleuve tranquille des brochures touristiques. Pendant longtemps ses abords ont été menacés par ses caprices. Nevers et ses environs n’échappaient pas à la règle et, durant des siècles, les riverains et les jardiniers qui nous intéressent se protégeaient de ses assauts en construisant eux-mêmes des digues de fortune. Il fallut attendre le Premier Empire pour qu’un véritable projet de levée, soit un remblai permanent le long de la Loire, naisse. La décision définitive est prise par le préfet de la Nièvre en 1813 et les travaux débutent. Dans ses premières années, la levée est constituée en grande partie d’alluvions du fleuve et sa fragilité fait qu’elle est emportée partiellement par de fortes inondations (1826, 1836…). Renforcée une première fois en 1842, elle prend son caractère durable sous le règne de Napoléon III. Après une grande enquête menée en 1861, il est décidé de la consolider (les propriétaires dont les jardiniers participent à la collecte des fonds) : l’approvisionnement en légumes de la ville dépend alors entièrement des maraîchers locaux, et leurs jardins avaient été détruits par la crue en 1826, 1836 et 1846. Dès 1866 toutefois, il faut à nouveau rebâtir l’ouvrage, du fait d’une violence de l’eau sans précédent : franchissant la levée, pourtant haute de six mètres, elle monte, en septembre, jusqu’à près de trois mètres dans certains secteurs ! Cette fois les mesures prises sont définitives, l’Empereur, soucieux de la protection des villes contre les cours d’eau, donnant même de son argent personnel pour les travaux. Par la suite, le canal de dérivation de la Nièvre (par laquelle la Loire déversait ses eaux en crue) la rend moins indispensable. Elle est rénovée notamment en 1935 et dans les années 70, après avoir été tant bien que mal entretenue pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle se dresse toujours face à la Loire, en 2012.


Prières à Saint-Fiacre
Instant histoire
  

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